Quel test pour cette étude ?

Bonjour,

Dans le cadre de ma thèse d'exercice je souhaiterais réaliser une étude sur l'influence du stress quotidien sur le bruxisme nocturne (grincement des dents). N'étant pas statisticien je suis un peu perdu dans la méthodologie (malgré mes quelques cours de bio statistiques de première année) et sollicite votre aide pour m'aiguiller.

Le protocole de cette étude serait le suivant : chaque jour le sujet rempli un questionnaire de 12 questions pour évaluer son stress journalier obtenant ainsi un score allant de 0 à 43. Puis toutes les nuits, le sujet devra porter une gouttière intra-orale pour mesurer le nombre d'épisodes de bruxisme. Nous cherchons ainsi à établir une corrélation entre le stress journalier (c'est à dire une augmentation du score de stress) et le nombre d'épisode de bruxisme nocturne (c'est à dire le nombre de fois où le sujet va grincer des dents).

Je souhaiterais donc avoir votre avis sur le test statistique à utiliser ainsi que la démarche pour déterminer le nombre de sujet à inclure dans l'étude.

Je vous remercie par avance !

Bonjour.

Pourquoi parler déjà de test alors que tu veux connaître une influence éventuelle ? A moins que tu aies une hypothèse précise à tester ("il y a une influence" n'est pas une hypothèse précise). Et as-tu déjà des connaissances sur ce sujet (résultats d'enquêtes sur ce sujet, articles scientifiques, ...) ?

Si tu pars de zéro, il va falloir établir la réalité des faits, tester un certain nombre de personnes pour pouvoir faire une étude préliminaire :
recueil des données
représentation
éventuellement analyse de régression des données, pour mettre en evidence un effet stress (à priori différent suivant les sujets).
Ce qui fait déjà pas mal de travail.

Si tu ne pars pas de zéro, tu as sans doute une réponse à la question de base, et la suite dépend de ce que tu veux faire.

Cordialement.

Merci pour ta réponse.

La littérature tend à montrer que face à une situation de stress le fait de serrer les dents diminue la sécrétion des hormones du stress et permet à l'organisme de se prévenir des effets néfastes de ces hormones. Le bruxisme diurne n'est ainsi plus considéré comme une parafonction mais comme une fonction physiologique. Si "l'étiologie" du bruxisme diurne est démontrée ce n'est pas le cas du bruxisme nocturne.

Quelques études ont permis de mettre en évidence une relation entre le bruxisme nocturne et le stress mais ces études souffrent de plusieurs défauts :

- le bruxisme nocturne n'est véritablement diagnosticable que par des examens polysomnographiques associés à des enregistrements électromyographiques nécessitant une hospitalisation. Par conséquent soit ces études sont réalisés sur des périodes trop courtes, soit elles ne reposent que sur des signes cliniques à faible valeur diagnostic pour éviter ces examens contraignants et couteux.

Récemment des dispositifs intra-oraux de mesure des épisodes de bruxisme nocturne (grâce à des capteurs de forces piézo-électriques) ont permis de mesurer en direct et en ambulatoire les épisodes de bruxismes.

Ainsi nous souhaitons tirer profit de ces dispositifs pour étudier l'influence du stress journalier sur le bruxisme nocturne sur une période plus longue er jour après jour. L'hypothèse de départ étant : le stress ressenti au cours de la journée entraîne une augmentation des épisodes de bruxisme nocturne.

Mon problème étant que ces dispositifs ne sont pas encore commercialisés et je ne sais pas combien de ces dispositifs nous pourront obtenir. C'est pourquoi j'aimerais savoir combien de sujets devront être intégrés à l'étude pour qu'elle reste significative.

Désolé si mes termes ne sont pas les bons, comme je l'ai dit je suis un profane.

Sans données précises sur les phénomènes étudiés, le calcul du nombre de sujets n'est pas possible. La significativité de l'étude va dépendre du lien fort ou faible entre stress et bruxisme : S'il est faible, il sera difficile de mettre en évidence ce lien. A moins d'avoir des centaines de "cobayes". Si le lien est fort, une dizaine de cas peut suffire à le mettre en évidence. Enfin, il faut interroger le choix des sujets pour assurer que l'échantillon est représentatif.
Dans de nombreuses situation, on prend "ce qu'on peut", et on fait avec (et on fait une analyse méthodologique de ce qui a été pratiqué).

Cordialement.

La grosse difficulté la dedans va etre liée à l'incertitude de mesure énorme de la variable "niveau de stress" mesurée par questionnaire. La mesure de n'importe quelle variable médicale par questionnaire, c'est toujours le boxon. Entre ceux qui oublient des items, ceux qui répondent de travers, ceux qui cochent entre 2 cases avec une dissertation dessous pour expliquer pourquoi, et surtout l'influence d'une quantité formidable de facteurs confondants sur les réponses, c'est généralement un vaste chantier au moment de l'interprétation. De plus, tu vas administrer tes questionnaires de façon répétée, donc il risque d'y avoir un dérivé de "l'effet d'apprentissage" qui peut tout biaiser (a force de remplir tout le temps la même chose, on finit par répondre tout le temps pareil quoi qu'il arrive)

De toutes facons, si tu fais ce qui est prévu, ca relève de la recherche clinique et tu dois passer devant un CPP. Sans méthodo dans l'équipe, tu vas te faire rétamer au CPP. Donc il faut chercher un méthodo, et il va te donner un avis d'expert. Mais attend toi a une discussion difficile.

Merci pour vos réponses et vos avis. J'en prends bonne note.

Je suis en train de voir pour un méthodo, c'est aussi pour ça que je pose ma question ici afin d'obtenir des avis extérieurs.

Comme dit dans mon premier message, cette étude rentre dans le cadre d'une thèse d'exercice et je n'aurai pas accès à un nombre illimité de dispositif. Dans cette optique serait-il envisageable de ne faire cette étude que sur un sujet mais en augmentant le nombre de nuités ? L'effectif ne serait donc plus les sujets mais les nuits.

Puisque ce que nous voulons savoir c'est : est-ce qu'une journée stressante va entraîner une augmentation des épisodes de bruxismes au cours de la nuit correspondante par rapport à une journée non stressante.

On ne peut rien conclure de l'observation d'un seul cas, même si l'observation dure des années.

Pour une thèse d'exercice (la thèse du médecin à la fin de ses études, si je ne me trompe), une analyse de la littérature conne et un essai du dispositif sur quelques personnes peut largement suffire. Le but en serait de valider le dispositif choisi, sans avoir le temps de mettre en place une étude scientifique solide.

cORDIALEMENT.